HISTORIQUE, CONSTRUCTION DES FOURS BANAUX
Sous l’ancien régime, le four banal est un four seigneurial, dont l’usage est obligatoire et taxé comme relevant du droit de ban. Ce privilège sera aboli le 17 juillet 1793.
Longtemps après la fin de ce monopole attaché à l’utilisation en commun de certains équipements (four, moulin, pressoir…), la société rurale conserva cette pratique collective de la cuisson du pain. Pour des raisons techniques (minutie de la construction) et économiques (emploi d’un minimum de bois pour le chauffage), les habitants d’un village se groupèrent pour bâtir un four commun. Le four dit banal est en fait une construction appartenant à la collectivité.
Chaque famille apportait au fournil du village ses paniers de paille torsadée « les paillas », où reposait la pâte pétrie la veille, toutes les une à deux semaines en été, toutes les trois ou quatre semaines durant la mauvaise saison. Le fournil est la pièce qui précède le four proprement dit. C’est une petite construction basse, ressemblant un peu à une chapelle d’où surgit une cheminée. Pour se garantir des risques d’incendie, on avait pris soin de le bâtir à l’écart des chaumières, en partie haute du couderc pour lui garantir un meilleur tirage.
A l’intérieur de cette pièce, éclairée parfois par une petite fenêtre et la porte laissée ouverte pendant l’enfournage, les murs latéraux sont flanqués d’une banquette de pierre ou de bois, destinée à recevoir les « paillas ».
On donnait à ce fournil de profondes fondations et des murs bâtis de gros blocs hourdés à la glaise.
La cavité, ronde ou carrée, destinée à recueillir les cendres, dont la surface supérieure à 1m² était appréciable. Le cendrier était recouvert de larges dalles, sur lesquelles on étalait un lit de sable. On posait ensuite sur cette assise des dalles de basalte jointoyées.
Le maçon réalisait alors la gueule du four, surmontée d’un arc en monolithe, surbaissé ou en plein cintre, puis il traçait sur la sole l’épure du four (un diamètre de 1,5 à 2 m) selon l’importance des fournées à venir. Il établissait enfin le coffrage de la voûte, bâtie en pierres savamment taillées. La base de la voûte était recouverte d’une première couche d’argile, puis d’une bonne épaisseur de terre et de sable, assurant une bonne isolation thermique. L’ensemble était fortement tassé avant de démonter ou de brûler le coffrage intérieur.
Il restait à fermer la gueule du four d’une porte en fer, remplaçant les antiques panneaux de bois, encore courants au XIXème siècle et qui, en dépit des apparences, résistaient fort bien à la chaleur.
Cette grosse « motte » de terre qui enserrait le four était, pour finir, directement recouverte de lauzes.
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RÔLE & EMPLACEMENT DES CROIX Croix de chemins Le premier rôle d'une croix est de christianiser un lieu. Les croix de chemins témoignent donc, avant tout, de l'avancée du christianisme et de la présence de l'Église. C'est ce qui explique qu'un nombre important de menhirs ont été christianisés par l'adjonction d'une croix. On a dit que les autorités religieuses avaient cherché à détruire ces monuments pré-chrétiens; c'est, en effet, ce que plusieurs conciles ordonnent, mais, le plus souvent, on préféra récupérer ces objets de culte : il suffisait d'en changer la destination. Les carrefours ont toujours fait l'objet d'une attention particulière. Il y a, en effet, un symbolisme de la croisée des chemins et souvent les carrefours provoquent ce que l'on nomme chez nous une "peur". La croix fait donc office ici de talisman. Il ne faut pas négliger pour autant un rôle plus prosaïque d'indicateur : quand le croisement est sous la neige, la croix continue d'indiquer sa position. Enfin, un certain nombre de croix de chemin sont aussi des croix sur la voie des morts. De la maison du défunt à l'église paroissiale, le convoi funéraire s'arrêtait à toutes les croix et l'on récitait quelques prières appropriées. |
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LAVOIRS DE VILLAGE Un livret a été édité par l'Association "Pierres de Menet" en 1999, il est consultable en cliquant sur ce lien. |